Analyses – Abou Daga:« Il faut compter avec la Zambie »

Invité du 7ème débat du Café Foot Orange sur la CAN, le président de Douala Athletic Club (DAC) analyse les chances des demi-finalistes de la CAN.

Qu’est-ce qui à votre avis a fait la différence dans les rencontres des quarts de finale Gabon-Mali et Ghana-Tunisie ?

Dans le match entre le Mali et le Gabon, je pense juste que le Mali avait une équipe plus expérimentée que l’autre, une équipe qui avait un peu plus de vécu. Naturellement, quand un match se gagne aux tirs au but, je crois que le Gabon aussi aurait pu gagner le match, mais, je pense qu’à un certain moment quand il y a le changement de Daniel Cousin, le match bascule, peut-être à tord ou à raison. C’est le remplacement qui est la cause ou pas, mais la réalité est qu’après le remplacement de Daniel Cousin, le Mali a pris le match à son compte. Ils ont la chance de revenir au score et pendant la prolongation, ils auraient pu marquer le deuxième but. Naturellement, lorsque vous jouez les tirs au but à domicile, au lieu que le douzième homme devienne un avantage, ça peut aussi être un inconvénient. Je crois que c’est aussi une bonne chose pour le Gabon que ce soit Obameyang qui rate le penalty parce que le public peut facilement le lui pardonner plus que si c’était un joueur moins connu qui a fait une CAN moyenne. En ce qui concerne le deuxième match, je pense que c’était l’un des plus grands matches de la CAN, en termes d’intensité, de qualité, il nous a tenus pendant toutes les 120 minutes. Mais, Juste que l’équipe du Ghana avait un peu plus de vécu ensemble, il faut se rappeler que ça fait très longtemps que la Tunisie n’a pas fait grande chose en tant qu’équipe nationale. C’est vrai que le Ghana n’a plus remporté depuis longtemps, mais, il a participé à la dernière finale et elle a été en quart de finale de la dernière Coupe du monde. Donc, c’est une équipe confiante qui se connaît bien, mais qui pour moi, n’a pas encore montré son meilleur visage, mais qui avait un tout petit peu plus que l’équipe de Tunisie.

Beaucoup présentent la Zambie et le Mali comme les outsiders des demi-finales, qu’est-ce qui peut faire leur force, à votre avis ? Est-ce qu’ils peuvent créer la surprise?

La Zambie est une équipe qui est basée sur le collectif. Elle ne compte pas sur des qualités individuelles, mais sur un travail de groupe, tant sur le plan offensif que défensif. C’est une équipe qui joue à une intensité très élevée, donc, le temps de récupération sera très important. Parce qu’au rythme où cette équipe joue, c’est souvent difficile de les tenir, mais l’équipe du Ghana a les mêmes capacités. Mais, j’ai un petit penchant pour cette équipe de Zambie. Elle est extrêmement homogène et extrêmement solidaire et on sait que dans les moments difficiles, c’est des équipes solidaires qui finissent par faire la différence. Et pour le Mali, pour une fois, ils ont une équipe qui n’a pas trop de stars et où la seule personne qui est très connue est extrêmement respectée par tous ses coéquipiers et où l’entraîneur est vraiment écouté. C’est un entraîneur qui a de l’expérience et c’est une équipe qui se bat, vraiment avec tout ce qu’elle a comme qualité, à savoir des qualités athlétiques. Vous avez sans doute remarqué que tous les défenseurs du Mali sont plutôt grands de taille, sont plutôt athlétiques, il y a une certaine vitesse qu’ils allient à ce physique là. Le plus court du Mali doit faire 1,77 m, ce n’est pas petit. C’est une équipe qui est forte athlétiquement, mais la Côte d’Ivoire a la même chose. Je pense juste que le Mali doit jouer avec le cœur, se surpasser et tout faire pour prendre le match à son compte comme il l’a fait lors des tours précédents. Prendre le match à son compte lorsque qu’elle a l’occasion et être extrêmement agressif.

Un pronostic sur les finalistes ?

C’est la chose la plus difficile en football, faire des pronostics. Mon cœur me dirait une finale Ghana-Mali, mais la raison pencherait pour une affiche Zambie-Côte d’Ivoire.